«C'est un devoir pour moi de témoigner
ici ma vive reconnaissance à M. Colmeiro, qui a bien voulu me donner de
précieuses indications et dont les ouvrages m'ont fourni des
renseignements très intéressants sur l'histoire de
l'économie politique en Espagne. D. Manuel Colmeiro est en même temps un fonctionnaire
espagnol d'un rare mérite, un savant professeur et un écrivain de
premier ordre. Après avoir
brillamment occupé pendant plus de trente ans la chaire de droit
administratif à l'Université de Madrid, après avoir
formé la génération d'hommes politiques, et de
fonctionnaires qui, depuis quelques années, président avec tant
de distinction aux destinées de l'Espagne, et qui ont amelioré
d'une manière si notable la situation politique et économique de
la peninsule, M. Colmeiro est entré au Conseil d'État en
qualité de président de section et il remplit aujourd'hui les
hautes fonctions de procureur général á la Cour de
cassation. Il a publié un
cours de droit administratif, qui dénote chez l'auteur une rare
sagacité et une connaissance approfondie, non seulement de la
législation espagnole, mais des législations
étrangères. La méthode qu'il a suivi pour la composition
de cet ouvrage est nouvelle et lui a valu de grands éloges de la part de
M. Batbie. Un esprit aussi curieux
que le sien ne pouvait négliger les questions historiques. Son
Traité de droit politique des royaumes de Léon et de Castille est
un travail du plus haut intérêt au point de vue de l'étude
des institutions de l'ancienne monarchie. Mais la branche de connaissances humaines qu'il a cultivée
avec le plus d'ardeur est la science économique. Il a publié
successivement un Traité d'économie politique, une Bibliographie
des économistes espagnols des seizième, dix-septième et
dix-huitième siècles, et enfin une Histoire de
l'Économie politique en Espagne,
qui est un oeuvre substantielle, nourrie de faits bien
observés, empreinte d'une rare impartialité, et écrite
dans une langue sobre et vigoureuse. Ces travaux, qui ont été très
appréciés par les savants espagnols et étrangers, lui ont
valu le plus flatteuses distinctions. Membre des Académies royales
d'Histoire et des Sciences morales et politiques d'Espagne, il a obtenu le
titre de membre correspondant des Instituts de France et de
Genève.» |